Information détaillée concernant le cours

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Titre

Domaine 1 - Les doctoriales 2022: présentation des thèses en cours Thème : À quelle(s) question(s) cherchons-nous réponse ?

Dates

24 juin 2022

Responsable de l'activité

Maïtena ARMAGNAGUE

Organisateur(s)/trice(s)

Prof. Maïtena Armagnague, UNIGE ; Dre Maryvonne Charmillot, UNIGE ; le comité des doctorantes organisatrices : Mme Florie Bonvin, HEPL, UNIFR ; Mme Karelle Stiassny, HEPL, UNIGE ; Mme Maudèz Ritter, UNIGE ; Mme Marina Rabelo De Queiroz, UNIGE

 

Intervenant-e-s

Dre Maryvonne Charmillot, UNIGE ; Prof. Jeanne-Marie Rugira, UQAR (Université du Québec à Rimouski) 

 

Description

Cette journée sera l'occasion pour les doctorantes et les doctorants de présenter leur travail de thèse en cours, quel que soit l'état d'avancement de leur recherche: démarrage du projet (question de départ, intentions etc.), revue de la littérature, dispositif méthodologique (production et/ou analyse des données), résultats et propositions interprétatives. Une conférence introductive aura lieu sur l'expérience doctorale.

 

Ci-dessous, l'appel à communications destiné aux doctorant-es :

 

 À quelle(s) question(s) cherchons-nous réponse ?

 

Appel à communications pour les Doctoriales 2022 - EDSE Genève - 24 juin 2022

 

Les Doctoriales représentent un moment d'échange et de partage, tant de nos objets et problématiques de recherche, que de nos parcours respectifs de chercheurs et chercheuses impliqué-es dans différents domaines et disciplines des sciences humaines et sociales, en particulier les sciences de l'éducation.

 

Sur un ton à dessein provocateur, Howard S. Becker rappelle que le doctorant ou la doctorante « n'a en fait que trois problèmes à résoudre : comment commencer, comment terminer et que faire entre les deux » (2013, p. 10). Dans cette perspective, quel que soit l'état d'avancement de l'écriture de la thèse pour chacune et chacun d'entre nous, les Doctoriales sont l'occasion de réfléchir collectivement à nos recherches en train de se faire.

 

Pour les prochaines Doctoriales de juin 2022, nous invitons les doctorantes et les doctorants à présenter leur travail de thèse à partir d'une question qui a l'avantage de traverser la diversité des objets et des ancrages épistémologiques, théoriques et méthodologiques : à quelles questions cherchons-nous réponse ?

 

Les enjeux d'une thèse sont tout à la fois personnels (expérience de formation et obtention d'un diplôme) et collectifs (enjeux épistémiques, sociaux, politiques autour des questions vives d'éducation et de formation du moment). Venez les partager le 24 juin 2022 en explicitant vos questions de recherche, vos mobilisations théoriques, vos choix méthodologiques, votre démarche épistémologique ou tout autre interrogation (philosophique, existentielle) qui vous accompagne dans l'accomplissement de votre recherche.

 

Afin d'accueillir tous les projets de thèse en cours, nous avons choisi de ne pas déterminer des axes de problématisation. Pour celles et ceux qui se sentent néanmoins plus à l'aise avec des orientations pré-définies, voici des propositions plus spécifiques à investiguer, en lien avec les travaux de la conférencière invitée, Jeanne-Marie Rugira, qui se réjouit d'échanger avec vous sur vos thèses en cours.

 

Proposition : Enjeux contemporains d'éducation et de formation. Que révèlent nos questions ?

 

Proposition : Parcours doctoral, parcours de vie. A quelles expériences nos questions font-elles écho ?

 

Proposition : Usage, utilité des savoirs produits et restitution. Vers quelles actions dans le monde et sur le monde nos questions sont-elles orientées ?

 

Les résumés des présentations sont à envoyer à l'adresse suivante : [email protected] au plus tard le 22 avril 2022. Ils ne doivent pas excéder 500 mots et comporter 4-5 références bibliographiques maximum.

 

Référence bibliographique

 

Becker, S. Howard (2013). Écrire une thèse, enjeu collectif et malaise personnel. In Moritz Hunsmann & Sébastien Kapp, Devenir chercheur : écrire une thèse en sciences sociales (pp. 9-16). Paris : EHESS.

 

Le comité d'organisation : Florie Bonvin (Université de Fribourg, HEP-Vaud), Maudèz Ritter (Université de Genève), Marina Rabelo De Queiroz (Université de Genève) et Karelle Stiassny (Université de Genève, HEP-Vaud)

 

 

 

Programme

Présentation de la conférence introductive de Prof. Jeanne-Marie Rugira – L’audace d’interroger nos processus de production de savoirs : Les apports de la théorie féministe du « point de vue situé »

 

Jeanne-Marie Rugira, professeure-chercheure au Département de Psychosociologie et Travail Social à l’Université du Québec à Rimouski

 

 

 

Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir.

 

                                                                                   Frantz Fanon 

 

La culture scientifique désirable, ce n’est pas celle des résultats, des équations ou des principes, c’est celle qui permet de comprendre les passions singulières de ceux qui les ont produits. 

 

                                                                                              Isabelle Stengers

 

 Cette communication trouve son ancrage, son souffle et sa pertinence personnelle, sociale et scientifique dans mon parcours existentiel, intellectuel et professionnel. Rien de tout cela, on le sait très bien n’est neutre. En effet, comme nous le rappellent les études féministes, même « l’intime est politique » (Dorlin, 2014). Nos parcours singuliers constituent ainsi des îlots d’apprentissages majeurs, mais aussi, des espaces de production de savoirs, traversés et nourris par d’impressionnants réseaux d’échanges réciproques de savoirs (Héber-Suffrin, 2011). 

 

Cela n’empêche que la recherche est un métier qui s’apprend.  « On ne nait pas chercheur, on le devient ». Devenir chercheur ne peut donc pas nous mettre à l’abri d’assumer nos responsabilités face aux questions criantes que le monde pose à notre époque, à nos contemporains ou pour dire comme Fanon (1961) à notre génération.  

 

Il y a ici, de sérieux enjeux éthiques et épistémologiques qu’on ne peut raisonnablement plus éluder. Qui mène la recherche ? Qu’est-ce qui motive sa recherche ? Au service de quoi, voire de qui nous effectuons nos recherches ? Quelle est la pertinence en sciences humaines, sociales ou de l’éducation de produire des connaissances sur des populations, si les personnes concernées par les expériences que nous étudions ne peuvent rien faire de signifiant pour eux des connaissances que nous produisons ? 

 

Est-il encore acceptable aujourd’hui, d’adhérer sans questionner au paradigme positiviste dominant qui nous permet de construire au cœur de nos démarches de recherche un rapport de pouvoir dominé par les chercheurs qui instrumentalisent les personnes, les groupes ou les communautés entières au service de leurs propres finalités, de leurs propres intérêts ? 

 

La perspective anti-oppressive (Pullen Sansfaçon, 2012; bell hooks, 2019) dont je me réclame, est-elle réellement viable aujourd’hui dans nos institutions ? Peut-elle devenir un des piliers de nos pratiques aussi bien en formation, en recherche qu’en intervention sociale ou éducative ?

 

Je souhaite à cette occasion interroger mon expérience de femme africaine exilée en Amérique du Nord et néanmoins professeure d’université et chercheure pour mieux éclairer ma compréhension d'une perspective féministe, décoloniale et anti-oppressive en pédagogie universitaire, en recherche comme en intervention dans une optique qui vise toujours plus de justice épistémique.  

 

 

 

Je voudrais ici mettre en évidence, dans une perspective autoethnographique les essais, les enjeux, les défis au cœur des pratiques pédagogiques mises en œuvre dans le cadre de mon parcours de chercheure. Je tenterai d’interroger en toute humilité et honnêteté des conditions qui permettent des processus de coconstruction des savoirs et des communautés d’apprentissage qui réfléchissent leurs propres pratiques en vue de les renouveler. 

 

 

 

Est-il possible dans une démarche doctorale de prendre conscience de la manière dont nos processus de recherche reproduisent des systèmes d’oppression ?  Le processus doctoral peut-il constituer un espace propice pour s’émanciper ensemble des processus de perpétuation de la colonialité du pouvoir ?

 

 

 

MOTS-CLÉS : Perspective anti-oppressive, pratiques inclusives, féministes et critiques, autoréflexivité, développement du « pouvoir d’agir avec »

 

 

 

Notice bibliographique : 

 

Jeanne-Marie Rugira, est une Québécoise d’origine rwandaise. Elle est professeure-chercheure au Département de Psychosociologie et Travail Social à l’Université du Québec à Rimouski. Docteure en sciences de l’éducation, elle s’intéresse particulièrement aux enjeux éthiques de l’éducation et de l’accompagnement en contexte de violence, de souffrance, d’injustice sociale et épistémique. Sa pratique de formation, de recherche et d’intervention porte essentiellement sur l’accompagnement des processus de résilience individuelle et collective et se trouve à la croisée du courant des histoires de vie, de l’éducation somatique et des approches réflexives, dialogiques, interculturelles et féministes intersectionnelles. Elle est aussi poétesse et féministe décoloniale et consultante psychosociale dans les organisations et les communautés.

 

 

 

Références bibliographiques

 

bell hooks (2019). Apprendre à transgresser : L’éducation comme pratique de la liberté. M Éditeur. 

 

 

 

Dorlin, Elsa (2005). Sexe, genre et intersexualité: la crise comme régime théorique. Raisons politiques, (2), 117-137.

 

 

 

Fanon, Frantz (2002). Les damnés de la terre (1961). La Découverte.

 

 

 

Hébert Suffrin, Claire  & Hébert Suffrin Marc (2012). Les réseaux d’échanges réciproques des savoirs : Vers une société apprenante et créatrice. Les éditions Ovadia.

 

 

 

Pullen-Sansfaçon, Annie & Cowden, Stephen (2012). Les fondements éthiques du travail social. Pearson.

 

 

 

Lieu

UNIGE

Information

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Places
Délai d'inscription 23.06.2022
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