Information détaillée concernant le cours
Titre | Domaine 3 - Et si on parlait de «valuation» entre pairs dans l’enseignement supérieur et la recherche ? |
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Dates | 13 mai 2022 |
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Responsable de l'activité |
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Organisateur(s)/trice(s) | Prof. Lucie Mottier Lopez, UNIGE; Dr Lionel Dechamboux, UNIGE; Dre Céline Girardet, UNIGE
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Intervenant-e-s | Dr Lionel Dechamboux, UNIGE; Dre Céline Girardet; Prof. Lucie Mottier Lopez, UNIGE; Prof. Isabelle Nizet, Université de Sherbrooke; Prof. Paul Olry, AGROSUP Dijon - Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC); Pala Bendela, Natalia Constenla Martinez & Sébastien Gibert, UNIGE
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Description | L’évaluation entre pairs dans le contexte de l’enseignement supérieur représente un champ de recherche largement investigué dans les travaux internationaux en sciences de l’éducation, y compris pour étudier des dispositifs vus comme « innovants » : feedbacks entre pairs à des fins d’autorégulation et d’apprentissages collectifs dans des enseignements universitaires par exemple, modérations sociales visant à co-construire les référents qui orientent les jugements évaluatifs, évaluations ouvertes et collaboratives entre pairs, notamment. L’enjeu de la journée sera de problématiser cette évaluation entre pairs à partir de la « valuation » (Dewey, 2011) et de ses prolongements contemporains pour conceptualiser les mises en relation évaluatives entre des appréciations immédiates et subjectives et des jugements formalisés et leurs finalités. Cette problématisation se fera à partir de résultats de recherche et exemples objectivés de pratiques expérimentées dans le contexte de l’enseignement supérieur (cours universitaires) et de la recherche (formation d’adultes, évaluation scientifique d’articles, recherches collaboratives). L’objectif de la journée sera d’élargir sur les plans théoriques et pratiques les conceptions et les visées d’une valuation entre pairs.
Organisation
Après une introduction, la matinée commencera par une mise en activité, suivie de deux conférences de 45 minutes chacune (voir résumés ci-dessous).
L’après-midi, quatre interventions courtes (d’une vingtaine de minutes) seront proposées pour :
· exposer certaines problématiques spécifiques dans un contexte d’évaluation entre pairs,
· montrer comment la valuation éclaire ces problématiques,
· tisser des liens avec le travail doctoral et problématiser quelques enjeux d’évaluation qui en découlent.
Au regard des différentes interventions, les doctorant·es seront amenés dans un temps d’atelier autonome à analyser leur propre rapport à l’évaluation dans le cadre de leur thèse (accompagnement et direction de la thèse, écriture d’articles et évaluations entre pairs) et à construire quelques outils ouverts aux processus de valuation et de co-valuation.
Résumés des conférences de la matinée
10h00-10h45
“On n’y voit rien” : l’enjeu de documenter l’activité pour évaluer ce qui s’y produit
Paul Olry, AGROSUP Dijon - UBFC
« Je n’arrive pas à comprendre comment il t’arrive parfois de regarder de la peinture de façon à ne pas voir ce que le peintre et le tableau te montrent » (Arasse, 2003). Il en va parfois de même pour les moments de formation ou de travail où quelque chose doit s’apprendre. Et force est de constater qu’on n’y voit rien, qu’on n’y comprend rien ou si peu. C’est normal, le travail est sujet aux changements et la formation un permanent objet de conception : les situations sont indéterminées et il est difficile d’y voir clair. Donc, ça se discute, au profit d’abord de l’action qui convient (Thévenot, 2006), sur laquelle il faut se mettre d’accord : donne-t-on la même signification à ce qu’on voit, à ce qu’on dit, à ce qu’on pense ? Poursuit-on le même but, les mêmes fins ? Ce sont ces questions, comme on regarde un tableau, qui nous occupent quand on mène une recherche. Dewey (1937/1967) propose deux processus pour dépasser l’indétermination des situations : l’enquête et la valuation.
Ces deux processus sont aussi utiles pour cerner ce qui peut s’évaluer ou non. Autrement dit, clarifier « l’évaluabilité » de certaines connaissances ou actions, que l’on peine en premier lieu à identifier et à nommer. Ces processus sont en effet inacceptables, tant ils soulignent ce que l’on ne sait pas, tandis que les organisations productives (de biens ou de services) prétendent figer les contours d’une tâche, d’une activité, d’une compétence, d’une connaissance, qui se dérobent ou au contraire débordent des situations.
La mobilisation de groupes de pairs tant pour agir, pour transformer, que pour se développer, repose sur ces processus pour documenter leur activité et initier ensemble une dynamique de référenciation à validité locale. En quelque sorte, un professionnalisme délibéré (Clot, Gollac, 2017).
11h15-12h00
Rapport à l’évaluation et pédagogie de la sollicitude : relever les défis de l’évaluation entre pairs
Isabelle Nizet, Université de Sherbrooke
Pour entrer dans l’espace de la co-évaluation entre pairs, il semble important de comprendre son rapport personnel à l’évaluation pour le transformer en un rapport « sain ». Si l’évaluation implique un jugement en vue d’attribuer une valeur, donner à voir ce que l’on a créé ou produit pour le soumettre au regard évaluateur d’autrui, fut-il un pair n’est pas anodin. S’autoriser à poser un jugement, à donner une rétroaction, à questionner la valeur du travail d’un pair n’est pas confortable… De part et d’autre : évalué, évaluant sont en état de vulnérabilité traduisant un rapport à l’évaluation qui a besoin de « réparation », « guérison », transformation. Si l’injonction de co évaluation entre pairs est justifiée par des bénéfices anticipés en termes d’apprentissage, ce travail ne doit-il pas alors s’inscrire dans une éthique - voire une pédagogie - de la sollicitude conçue comme un contrat de soin mutuel ? L’évaluation entre pairs, lorsqu’elle porte sur un travail de création intellectuelle d’une telle ampleur n’entraine-t-elle pas de potentielles distorsions de postures et de discours, notamment en ce qui concerne le rapport au vrai, au crédible, au légitime, à l’acceptable ? Et cette question se pose aussi en ce qui concerne l’auto-évaluation de son propre travail. Dans ce contexte, la dynamique de valuation, comme chemin e-valuatif non menaçant ouvre certes la voie à une reconnaissance de ce qui est accompli, préservant la personne en état de vulnérabilité. Elle assure aussi, par l’enquête qui la génère, une attention et une curiosité envers ce qui anime le doctorant, le pourquoi, le comment de son travail, les continuités et les ruptures de sens rencontrées, ce qui nourrit son investissement. Les figures de sollicitude envers nous-même et envers autrui pourraient-elles alors nous guider pour « mener l’enquête » ? Voilà le voyage auquel je vous invite…
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Programme |
>>> Programme (PDF)
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Lieu |
UNIGE |
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Information | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Inscription | Via myCUSO
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Places | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Délai d'inscription | 12.05.2022 |

