Education nouvelle et Sciences de l'éducation : face à face. La revue Pour l'Ere Nouvelle dans le contexte international (1920-1940).

Cette thèse s’intéresse aux relations entre le mouvement réformiste international couramment appelé Education nouvelle – ou Reformpädagogik, New/Progressive education – et le champ disciplinaire des sciences de l’éducation au moment de leur émergence au tournant des 19e et 20e siècles. A partir du postulat selon lequel ces deux mouvements sont étroitement liés voire imbriqués l’un à l’autre, l’objectif de cette recherche consiste à identifier la nature, les enjeux, et les caractéristiques de ce lien mais aussi de mettre en évidence les difficultés, les tensions voire les incompatibilités inhérentes à une telle relation. C'est à travers l'analyse de la revue spécialisée Pour l'Ere nouvelle – organe francophone de la Ligue internationale pour l’Education nouvelle – que cette recherche propose d’étudier ces relations. Un premier niveau d’analyse, de type transversal et quantitatif, vise à faire ressortir les lieux, les acteurs et les moments-clés de cette histoire. Un deuxième niveau, plus thématique et qualitatif consiste en une analyse détaillée des discours tenus dans la revue, afin d’identifier les enjeux, défis, controverses, et tensions des relations entre les deux mouvements.

Cette thèse propose ainsi de contribuer, d’une part, aux efforts de théorisation de l'histoire de l'Education nouvelle, et d’autre part, à une réflexion sur le rôle des réseaux de communication (les supports éditoriaux en particulier) dans le processus d’émergence d’un champ disciplinaire. Par son questionnement, elle participe aux débats sur les réformes pédagogiques modernes – et sur leur lien avec les sciences de l'éducation – auxquels son approche historique est susceptible d’apporter un éclairage distancié favorisant à la fois l’analyse et la compréhension.