Titre

La mort à l'école: quel rôle pour l'enseignant-e?

Auteur Christine FAWER CAPUTO
Directeur /trice Olivier Maulini
Co-directeur(s) /trice(s)
Résumé de la thèse

La mort d’un parent, d’un membre de la fratrie, ou d’un proche est considérée comme un événement douloureux pour l’enfant et peut entraîner l’apparition de troubles traumatiques de manière immédiate ou différée. Les manifestations, très variées, peuvent être invalidantes et compromettre le développement de l’enfant que ce soit au niveau affectif, cognitif, des apprentissages, de ses relations familiales et de ses capacités de socialisation. A l’inverse de l’adulte, chez l’enfant, le deuil survient chez un être en plein développement psychique, affectif et physique et vient bouleverser durablement ses repères, son mode de vie, ses conditions d’existence. Lorsque la relation entre l’enfant et l’autre (parent, fratrie, camarade, enseignant) est brutalement et définitivement rompue, il se produit un véritable cataclysme intérieur qui produit un arrêt, une sidération du psychisme qui peut se traduire par une régression et différentes manifestations symptomatiques. Lorsque l’événement a lieu dans la sphère privée, il contamine bien souvent également l’espace scolaire. Toutefois l'école fait partie intégrante de la société et des drames peuvent aussi la secouer, car c’est un lieu de rassemblement... L’institution scolaire est parfois amenée à faire face à des crises, comme dans le cas du décès d’un enfant ou d’un enseignant.

 

En premier lieu, nous nous demandons comment les enseignants gèrent ce genre d’imprévus (Jean, Perrenoud), qui peuvent être révélateurs de valeurs, d’habitus, de conceptions, de représentations en termes d’identité professionnelle ou personnelle. L’irruption de la mort en classe est un imprévu « impensé », dont la réponse doit se construire sur le vif, dans la situation, et pour laquelle le sujet ne dispose pas de toutes les compétences nécessaires, ce qui l’oblige à un temps de réflexions et d’explorations, qui le conduisent éventuellement à la réussite, ou à l’échec (Vergnaud).

 

Deuxièmement, nous nous questionnons sur la gestion du deuil en classe, à savoir si cette tâche appartient au travail prescrit ou au travail réel de l’enseignant (Maulini), en mesurant l’écart entre les « procédures, directives, marches à suivre » que l’institution propose à l’enseignant qui doit gérer une classe endeuillée et la manière dont celui-ci s’y prend puisque l’irruption de la mort en classe n’est jamais planifiée, jamais contrôlée, mais toujours contextualisée, et pour laquelle, le praticien devra improviser et bricoler (Perrenoud).

 

Enfin, nous nous interrogeons sur l’investissement subjectif (André) de l’enseignant, en tentant de découvrir la résonnance que ce genre de situation établit entre son activité professionnelle et son histoire personnelle et ses propres affects. Dans quelle mesure arrive-t-il à donner du sens à ce genre d’événement, prévisible dans un métier lié à l’humain, ou à l’inverse, se sent-il impuissant et dépassé, voire en souffrance ?

 

Statut en cours
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