Le roman historique en classe de français : enjeux didactiques, objets d’enseignement et obstacles d’apprentissage

Ce projet de thèse s’inscrit à la suite des travaux initiés par l’équipe Grafe (Groupe de recherche pour l’analyse du français enseigné) de l’Université de Genève relatifs à la question des objets d’enseignement en classe de français. Qu’est-ce qui s’enseigne de facto dans une classe de français ? La thèse que nous proposons vise à identifier ces objets d’enseignements pour le cas de l’enseignement du roman historique au secondaire I.

La question de la lecture du roman historique à l’école a été abordée par la recherche, d’abord par la didactique de l’Histoire, le roman historique étant davantage considéré comme un outil pour l’apprentissage de l’Histoire (Hebert & Ethier, 2009, Cariou, 2012). Depuis quelques années, la question de la place du roman historique en classe de français intéresse la didactique du Français, qui met en avant la difficulté inhérente au genre même, à savoir l’imbrication de la fiction et de l’histoire (Repères, 2013). Ainsi, le roman historique trouve sa place dans les deux disciplines, Histoire et Français, et son enseignement est rendu difficile par la disciplinarisation (Brunel, 2013), c’est à dire le phénomène de cristallisation des composantes structurelles d’une discipline organisées de manière à être enseignables (Schneuwly & Dolz, 2009) : en classe de Français, la lecture d’un roman historique ne peut se faire ni de la même manière ni avec les mêmes objectifs qu’en classe d’Histoire.

Dès lors, quels peuvent être les intérêts didactiques du roman historique en Français ? Quels sont les objets d’enseignement construits en classe par sa lecture complète ?

Quels sont les obstacles auxquels les élèves sont confrontés?

Notre projet de recherche consiste à établir une analyse croisée entre deux réactifs (un roman historique spécialement dédié à la jeunesse et un roman historique "tout public") et deux populations, des élèves LS et des élèves CT, dont nous supposons que les pratiques de lecture sont différentes.